La connaissance scientifique du Sud de la Guyane reste très parcellaire : un tiers de la Guyane reste inexploré en raison de nombreuses zones inaccessibles en particulier dans le grand Sud forestier. Ce constat vrai pour l’inventaire des espèces biologiques l’est encore plus en ce qui concerne l’archéologie. Lors de la mission naturaliste "Planète revisitée" en mars 2015 organisée par le Muséum National d’Histoire Naturelle et l’ONG Pro-Natura international dans la région du Mitaraka, différents lieux de prospection ont également livré des éléments archéologiques. Ces découvertes méritaient une deuxième mission, mais cette fois en sciences humaines, dans une perspective ethno-historique et archéologique. Elle a été effectuée par une équipe constituée de Martijn van den Bel, archéologue à l’INRAP, Marie Fleury, ethnobotaniste au MNHN (UMR PALOC) et directrice de l’antenne du MNHN en Guyane, Daniel Sabatier, écologue / botaniste de l’IRD (UMR AMAP) et de trois experts de la communauté Wayana : Anaima Putpu, Aitalewa Palanaiwa, et Aimawale Opoya. Cette mission archéologique se trouve aussi dans la continuité d’une démarche de recherche participative menée par Marie Fleury avec les Wayana, sur les anciens sites habités sur le haut Maroni, en partenariat avec le Parc Amazonien de Guyane. Les résultats de cette première prospection nous ont permis de mettre en évidence huit sites et trois indices archéologiques. Cette expérience de recherche participative et pluridisciplinaire a été non seulement riche sur le plan scientifique mais aussi une très belle expérience humaine. Les Wayana présents ont pu participer à la recherche tout en se réappropriant une partie de leur histoire, car leurs ancêtres ont vécu dans cette région du Mitaraka pendant au moins cent ans…