Marion Montaigne, marraine 2019

Marion Montaigne

Comprendre et savourer la science, à tout âge, à son niveau, à son rythme.

L'illustratrice et auteure de bande dessinée française Marion Montaigne a accepté d'être la marraine de la Fête de la science 2019.

Ancienne élève de l'école Estienne, après des études de dessin d'animation aux Gobelins, Marion Montaigne devient illustratrice freelance pour la jeunesse avant de se lancer dans la bande dessinée en 2006, puis dans la vulgarisation scientifique.

Depuis 2008, elle est l'autrice d'un blog humoristique de vulgarisation scientifique intitulé Tu mourras moins bête (mais tu mourras quand même). En peu de temps, son blog, adapté en bande dessinée en 2011 puis en dessin animé pour la chaîne Arte en 2016, s'est imposé comme référence dans le domaine de la bande dessinée didactique grâce à un souci d'exactitude scientifique et un humour débridé. Le tome 2 de la bande dessinée a d'ailleurs été récompensé au Festival d'Angoulême en 2013.

Fin 2015, Marion Montaigne rencontre l'astronaute Thomas Pesquet qu'elle va suivre pendant 2 ans, lors de sa préparation puis de sa réadaptation à la vie terrestre, à Houston, à la cité des étoiles à Moscou, au centre de lancement de Baïkonour et à Cologne. Elle en a tiré un album, Dans la combi de Thomas Pesquet, qui retrace le parcours de près de 200 jours de l'astronaute dans la station spatiale internationale (ISS), pour lequel elle reçoit le prix du public/Cultura au festival de la bande dessinée d'Angoulême 2018 ainsi que le Grand prix de l'affiche au festival Quai des Bulles.

Dans la combi de Marion Montaigne

Pourquoi avoir accepté d'être marraine de cette 28e édition ?

Au début, j'ai hésité parce que je ne me sentais pas légitime. Je ne suis pas chercheuse ni scientifique mais « juste dessinatrice ». Puis j'ai réalisé qu'ado, bien que bonne élève, travailleuse et aimant la science, je m'étais donné la même excuse : « Tu n'es pas légitime parce que tu n'es pas assez bonne, il ne faut pas avoir de bonnes notes, il en faut d'excellentes pour faire un bac scientifique ». Je n'ai pas osé essayer et j'ai eu une période où j'ai beaucoup regretté de ne pas avoir, au moins, essayé. Alors pour l'ado manquant de confiance que j'ai été, je m'autorise à être marraine de la Fête de la science.

Que représente pour vous la Fête de la science ?

Quand on me parle de la Fête de la science, cela me rappelle celle à laquelle j'avais participé avec des chercheurs à la faculté de médecine : nous accueillions le grand public sur nos stands et des chercheurs expliquaient leurs travaux. Nous proposions des QCM ludiques et j'offrais aux gagnants une de mes BD dédicacée. Quand il y avait peu de monde, c'est à moi que les chercheurs expliquaient leurs travaux. J'ai appris plein de choses pendant ces quelques jours, j'ai un souvenir très agréable de rencontres et de partage de connaissances. Je pense que certaines personnes peuvent ressentir une forme de timidité face à la science, comme une violence symbolique : le chercheur, c'est celui qui a la blouse blanche et donc le savoir. La Fête de la science, c'est la semaine où l'on essaie de briser cette barrière et peut-être déclencher des vocations.

Que souhaiteriez-vous transmettre au travers de cette fête ?

Je pense surtout aux enfants et adolescents peu familiarisés, ou intimidés par ce domaine, à ceux à qui on a dit que la science, c'est trop compliqué pour eux, et qui pensent qu'ils ne méritent pas. Je suis la preuve que si on est passionné, on peut quand même faire son chemin, comprendre et savourer la science, à tout âge, à son niveau, à son rythme.

Quel est votre rapport à la science ?

Du point de vue artistique, c'est un domaine si foisonnant de nouveautés qu'il paraît sans fin. Du point de vue personnel, j'éprouve une réelle joie, un gai savoir comme on dit, à apprendre des choses. Je pense qu'on a tous ressenti ce moment savoureux quand on vient de découvrir un fait incroyable : le Big Bang, qu'on a 2 mètres carrés de peau sur nous, qu'il y a des neurones dans notre ventre...

Pour la Fête de la science 2019, découvrez neuf épisodes de Tu mourras moins bête, la série d'ARTE adaptée de l'oeuvre de Marion Montaigne