Longtemps perçus comme des créatures uniquement guidées par leurs instincts, les animaux aquatiques suscitent aujourd’hui un intérêt croissant pour leurs étonnantes capacités cognitives.

Des dauphins capables de communication sophistiquée aux pieuvres démontrant une intelligence problématique remarquable, le monde marin recèle d’une diversité d’espèces dont les comportements complexes défient nos représentations traditionnelles de l’intelligence animale. Même les crustacés, longtemps considérés comme de simples invertébrés, montrent des signes de sensibilité, de mémoire, voire de comportements sociaux élaborés, comme chez certains crabes et homards. Quant aux moules, bien qu’elles ne possèdent pas de cerveau au sens strict, leurs réponses coordonnées à des stimuli environnementaux – comme la fermeture rapide de leur coquille face à un danger ou la formation de colonies pour se protéger – soulèvent des questions sur la perception et la réactivité chez les organismes dits « simples ».

Retrouvez sur le stand : la biodiversité littorale avec un bassin tactile présentant différentes espèces, l’utilisation de l’intelligence artificielle pour le suivi des moules connectées via l’aquarium I-caging, l’observation du zooplancton et des microplastiques au stéréomicroscope, complétée par une vidéo sur leur comportement locomoteur. Sont également abordés les enjeux liés à l’accumulation des contaminants environnementaux chez les mollusques ainsi que les effets des perturbateurs endocriniens sur la faune marine. 

Les activités de l’UMR-I 02 SEBIO portent sur l’étude de la physiologie d’organismes aquatiques modèles (poissons, crustacés, mollusques) et en particulier de leur capacité à répondre aux stress environnementaux, qu’ils soient chimiques (comme les perturbateurs endocriniens ou les microplastiques) ou biologiques (comme les algues toxiques). Les chercheurs s’appuient sur ces connaissances pour développer des outils de biosurveillance de la qualité des milieux aquatiques, à différents niveaux d’organisation biologiques : moléculaire (e.g. expression des gènes), cellulaire (e.g. activité des cellules immunitaires) ou individuelles (e.g. comportement). Quant à savoir si ces réponses relèvent d’une forme d’intelligence, impliquant des processus cognitifs élaborés, ou si elles doivent plutôt être interprétées comme des mécanismes instinctifs issus de l’évolution… La question reste ouverte !