La paléontologie transmet à chacun la fascination et l’art des fossiles, la découverte de l’histoire terrestre et naturelle, et surtout l’émotion du temps perçu à l’échelle géologique. La céramique est l’art de la terre et du feu. Dans son four, le potier reproduit sous d’autres formes les alliages rocheux que l’univers a créés. En creux de ces objets fragiles, émaux et fossiles, le même écho du temps qu’il a fallu pour que les minéraux, pris dans un magma en fusion, remontent à la surface de la Terre, se solidifient, se sédimentent, se désagrègent et se métamorphosent parfois en argiles.   

Ce temps de rencontre convoque paléontologue, géologue et céramistes-verriers pour partager leurs regards et expériences sur les curieuses proximités qui concernent arts et sciences, émaux et fossiles. 

Si la création d'objet d’art s’inspire et se fonde sur les processus scientifiques et terrestres de transformation de la matière, réciproquement la fabrication des œuvres paléontologiques telles que les fossiles par exemple contient une dimension créative et culturelle.  Est-ce à dire que fossiles et objets d’art sont héritiers, cousins, voisins dans la grande famille des œuvres et des créations ? Quelles résonances pouvons-nous entrevoir entre ces “traces, empreintes, témoins” que nous donnent à voir les fossiles et le travail de modelage, entremêlage de motifs que proposent certains céramistes et verriers contemporains ? 

Quels liens existent entre ces sphères dans le rapport au paysage et à l’environnement ? Le Muséum et la paléontologie réveillent la compréhension d’un système-monde décentré de l’humain. De leur côté les métiers d’art sont des métiers de savoirs et de matières en prise avec leur contexte. Longtemps, les céramiques ont témoigné, par leurs textures et leurs couleurs, de leurs origines géographiques. Les professionnels contemporains des métiers d’arts, à l’image de nos sociétés, sont de plus en plus alertes sur ces notions et proposent des œuvres étonnantes de sensibilité.